Qu’est-ce que l’hyperhidrose ?
L’hyperhidrose est la production excessive de sueur.
La sueur est fabriquée par des annexes de la peau. Il existe deux types de glandes sudorales, les glandes eccrines et les glandes apocrines. Les glandes eccrines sont réparties sur l’ensemble du corps et localisées en plus grande abondance aux paumes des mains, aux plantes des pieds et aux aisselles (région axillaire). Les glandes apocrines prédominent dans les régions axillaires et génitales (prépuce, grandes lèvres et aréoles mammaires).
La fabrication et le relargage de la sueur dépendent du système nerveux sympathique. Les glandes eccrines jouent un rôle important dans la régulation thermique du corps. Sous le coup du stress ou de la chaleur, les glandes eccrines peuvent secréter jusqu’à 10 litres de sueur par jour. Les glandes apocrines fabriquent un liquide sans odeur qui se décompose sous l’influence de bactéries et acquiert alors une odeur désagréable et caractéristique.
La transpiration (eccrine) est une réponse normale à l’augmentation de la température du corps (chaleur, exercice physique, fièvre) et à l’émotion.
Quelle sont les causes de l’hyperhidrose?
On distingue les hyperhidroses primitives ou essentielles (sans cause reconnue) des hyperhidroses secondaires à des maladies. La plupart des hyperhidroses localisées aux aisselles, aux mains ou aux pieds sont essentielles et on ne sait pas pourquoi les patients sont atteints. En cas d’hyperhidrose généralisée ou d’hyperhidrose localisée dans une zone inhabituelle (autre que les paumes, les plantes ou les aisselles), il est indispensable de consulter le médecin pour en rechercher la cause, surtout si la transpiration excessive est survenue récemment.
On pense que l’hyperhidrose essentielle est secondaire à un fonctionnement excessif des circuits réflexes impliqués dans la sudation eccrine. Les cas familiaux d’hyperhidrose ne sont pas rares, mais la transmission est mal connue. L’hyperhidrose essentielle débute souvent à la puberté, culmine entre la troisième et la quatrième décennie et décroît ensuite avec l’âge. L’hyperhidrose palmo-plantaire (des pieds et des mains) prédomine chez les hommes.
L’hyperhidrose est le plus souvent intermittente et majorée par le stress. Il se forme souvent un cercle vicieux, car la transpiration excessive des mains ou des aisselles est souvent embarassante et génère un stress qui la majore. La sudation excessive est un problème esthétique et gênant qui peut devenir franchement handicapant, voire paralysant. En cas d’hyperhidrose axillaire, les vêtements humides se décolorent et les tissus se détériorent. L’hyperhidrose plantaire favorise la prolifération bactérienne et accélère la détérioration des chaussures. L’hyperhidrose des mains est la plus invalidante, le patient en éprouve une gêne sociale, il redoute de serrer les mains ou de toucher des papiers.
Quelles sont les causes de l’hyper-transpiration ?
Causes des hyperhidroses localisées :
⦁ Chaleur, fièvre,émotion
⦁ Olfactive
⦁ Lésions neurologiques
⦁ Hyperhidrose du visage après ablation de la parotide (syndrome de Frey) ou après sympathectomie
causes des dyperhidroses généralisées
⦁ Chaleur, fièvre
⦁ Emotion
⦁ Exercice physique
⦁ Ménopause
⦁ Obésité
⦁ Maladies neurologiques
⦁ Neuropathie diabétique, syringomyélie, hémiplégie, tabes, syndrome de Ross, syndrome du défilé costo-claviculaire…
⦁ Hyperactivité sympathique
⦁ Douleurs, syndrome de sevrage en alcool, aux opiacés et à la cocaïne
⦁ Médicaments
⦁ Antidépresseurs tricycliques, Acétaminophène, aspirine, béta-bloqueurs, Insuline, Mépéridine, Niacine, Physostigmnine, Pilocarpine, Tamoxifène…
⦁ Maladies endocriniennes
⦁ Hyperthyroïdie, diabète, phaeochromocytome, hyperpituitarisme
⦁ Autres maladies
⦁ Hypolycémie, choc hypovolémique, cancers
Quels sont les traitement de la transpiration excessive ?
La première chose à faire lorsque l’on est atteint d’une transpiration excessive gênante est de consulter son dermatologue. En effet il est primordial de rechercher une cause qui pourrait avoir un traitement spécifique, avant de démarrer les traitements ciblés de la transpiration.
En l’absence de cause retrouver, il pourra donc mettre en place des premiers traitements :
Hyperhidroses localisées
Les antiperspirants ou antitranspirants
En plus des mesures locales simples, votre dermatologue peut conseiller l’utilisation d’un produit à usage local : un antitranspirant (ou produit antisudoral ou antiperspirant) souvent à base de sel d’aluminium, tel que le chlorure d’aluminium.
Les antitranspirants obstruent les glandes sudorales. Ils sont souvent irritants.
Pour limiter l’irritation, l’antitranspirant doit être utilisé sur une peau sèche au coucher, puis être totalement éliminé par lavage après 6 à 8 heures. Il est donc appliqué tous les soirs jusqu’à la normalisation de la sudation, puis une fois toutes les 1 à 3 semaines. En cas d’irritation, les applications sont espacées.
Ionophorèse
Si le premier traitement par sels d’aluminium se révèle insuffisant, La ionophorèse est le traitement de seconde intention des hyperhidroses palmo-plantaires modérées (après essai des préparations au chlorure d’aluminium concentrés); il nécessite un appareillage coûteux (de 200 à 1 000 €).
Le traitement des aisselles est plus délicat. Le mécanisme par lequel l’ionophorèse améliore la sudation excessive est mal compris. Ce traitement utilise le courant électrique à des fins thérapeutiques. On fait passer un courant électrique dans des bacs remplis d’eau dans lesquels on trempe les mains et/ou les pieds à traiter.
Les protocoles de traitements sont à individualiser en fonction de l’appareil et de chaque patient. Le traitement débute en général par trois à cinq séances de 10 minutes par semaine, jusqu’à l’obtention d’un résultat satisfaisant. Des séances d’entretien doivent être ensuite réalisées deux à trois fois par semaine. Ce traitement est assez contraignant mais souvent efficace. Plusieurs hypothèses sont évoquées pour expliquer l’efficacité de l’ionophorèse, et l’obstruction des canaux des glandes sudorales a été évoqué par certains. Ce traitement est sans danger (lorqu’il est bien utilisé), efficace et bien toléré. Il vaut mieux essayer cette thérapeutique chez un praticien (dermatologue, kinésithérapeute) avant d’acheter un appareil coûteux. Par ailleurs, la réalisation du traitement est délicate et nécessite un apprentissage pour éviter les complications (brûlures).
Le traitement de la transpiration excessive par injections de Toxine Botulique
La toxine botulique de type A est un traitement rapide, sans danger et très efficace des hyperhidroses axillaires qui ne répondent pas au chlorure d’aluminium. L’intérêt de la toxine botulique de type A dans le traitement de la transpiration excessive a été évoqué dès 1994. Aujourd’hui, les revues scientifiques confirment son intérêt. Néanmoins, le coût du produit (250 à 300 € par flacon de 100 unités), auquel s’ajoutent les honoraires du praticien, en limite l’utilisation.
Le traitement par Botox est contre-indiqué chez les patients qui présentent une myasthénie, une sclérose latérale amyotrophique, qui prennent certains antibiotioques (aminosides), chez les femmes enceintes ou qui allaitent. Le Botox® a obtenu très récemment l’autorisation de mise sur le marché de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSAPS) dans cette indication.
Le traitement par toxine botulique est surtout intéressant pour les hyperhidroses des aisselles.
Le traitement s’effectue lors d’une consultation au cabinet :
– le patient peut appliquer une pommade anesthésiante deux heures avant le rendez-vous afin de rendre la séance la plus indolore possible.
– ensuite le chirurgien détermine d’abord la zone qui transpire le plus grâce au test à l’iode (on applique une solution iodée sous l’aisselle, puis de l’amidon, qui entraîne une coloration bleue des zones qui transpirent).
– Le chirurgien effectue ensuite un quadrillage de la zone de transpiration excessive, par petits carrés de deux centimètres de côtés aux coins desquels il injecte de la toxine botulique en très petites quantités. Le chirurgien réalise en général 10 injections par aisselle. Ces injections sont peu douloureuses, car l’aiguille est extrêmement fine et la piqûre superficielle.
La séance dure environ 30 à 45 minutes, le patient peut reprendre son activité normale après sa séance.
L’effet se fait sentir deux jours après les injections, et augmente pour atteindre son maximum après un mois. La durée d’action varie en fonction de chaque patient, de la concentration de toxine et de la dose totale injectée. L’injection de 50 unités de toxine botulique par aisselle (1/2 flacon de Botox® ou de Vistabel®) suspend la tranpiration chez 96.1 % des patients pendant une durée de 7 mois ).Les injections doivent être répétées à intervalle régulier car il s’agit seulement d’un traitement suspensif.
Les injections de toxine botulique sont efficaces pour les mains ou les pieds, mais posent des problèmes qui rendent leur utilisation difficile. La douleur des injections rend nécessaire des anesthésies délicates qui doivent se faire en clinique et majorent le coût du traitement, déjà élevé. La surface à traiter implique des doses importantes qui rendent le prix dissuasif.
LE BOTOX CONTRE LA TRANSPIRATION EXCESSIVE
Quel est le mode d’action du Botox sur la sudation excessive ?
La toxine botulique de type A bloque le neurotransmetteur, stimulateur de sécrétion de la sueur par la glande sudoripare.
Quel est l’effet du Botox sur la transpiration ?
Le Botox agit efficacement conduit la transpiration excessive et les odeurs pendant environ 6 mois. Le Botox peut ainsi traiter les patients atteints d’hyperhidrose primitive ainsi que les patients ayant une transpiration normale mais qui souhaitent plus de confort en été.
Quels sont les risques d’une injection de Botox contre la transpiration excessive ?
La toxine botulique de type A est sans aucun risque dans cette indication contre la transpiration excessive.
Quelles sont les contres-indications du Botox ?
Les contres-indications à une injection du Botox contre la transpiration excessive sont peu nombreuses : grossesse, allaitement, myasthénie, sclérose latérale amyotrophique et traitement par aminoside.
DANS QUELLES ZONES PEUT ON RÉALISER DES INJECTIONS DE BOTOX POUR LUTTER CONTRE LA TRANSPIRATION ?
Le plus souvent, les injections de Botox pour limiter la transpiration excessive concernent le front, les aisselles, les mains et les pieds. Cependant, les injections de Botox peuvent s’effectuées sur toutes les zones du corps (torse, …).
Quelles sont les Interventions chirurgicales pour le traitement de la transpiration excessive ?
Excision chirurgicale des glandes sudorales eccrines des aisselles C’est une solution simple, efficace, définitive et sans danger pour le traitement des hyperhidroses invalidantes des aisselles qui ne répondent pas aux traitement médicaux.
Le chirurgien retire une large portion de la peau des aisselles avec les glandes apocrines sous jacentes. Une longue cicatrice persiste ensuite définitivement. Les techniques qui n’enlèvent pas la peau sont un peu moins efficaces (liposuccion, ablation des tissus sous la peau).
Sympathectomie endoscopique transthoracique
Cette opération peut être envisagée dans les hyperhidroses palmaires très invalidantes qui ne sont pas améliorées par les traitements médicaux. Les résultats sont permanents, mais il existe des complications et des effets secondaires. Les complications inhérentes à la chirurgie et à l’anesthésie sont connues, elles sont rares ou très rares et de gravité variable (paralysie d’un nerf 0,5%, hémothorax et pneumothorax 0,3 %… (cf. réf. biblio.3)). Les effets secondaires comportent surtout une hyperhidrose compensatrice (thorax, dos, cuisses) qui survient chez un patient sur trois de manière imprévisible; elle peut être minime, un peu gênante (un cas sur trois) ou très invalidante (1 patient sur cent).