CHIRURGIE DES PETITES LEVRES OU NYMPHOPLASTIE (CHIRURGIE DES LEVRES)
DEFINITION DE LA NYMPHOPLASTIE
L’hypertrophie des petites lèvres est définie par une taille excessive des petites lèvres notamment par rapport à celle des grandes lèvres. Ainsi en position debout les petites lèvres font saillie et dépassent de la fente vulvaire, ce qui fait dire aux patientes qu’elles ont des petites lèvres « pendantes ». L’hypertrophie est le plus souvent bilatérale conservant l’asymétrie physiologique des petites lèvres, la gauche étant naturellement plus importante que la droite ; elle peut cependant être unilatérale. Cet aspect apparaît le plus souvent à la puberté (hypertrophie primaire juvénile) mais il peut survenir après un accouchement ou à la ménopause.
L’hypertrophie des petites lèvres entraîne souvent une gêne vestimentaire (port de jean serré, de string, de maillot de bain moulant) ou lors de la pratique de certains sports (bicyclette, équitation, varappe). La gêne est variable lors des rapports sexuels, moins physique (interposition des petites lèvres lors de la pénétration) que psychologique (gêne à se dénuder devant un partenaire). Parfois cette hypertrophie est responsable de mycoses à répétition. Ces troubles peuvent justifier la prise en charge par l’assurance maladie dans les cas les plus importants.
OBJECTIF DE LA NYMPHOPLASTIE
L’intervention chirurgicale ou nymphoplastie a pour but la réduction de la taille des petites lèvres, la correction d’une éventuelle asymétrie majeure.
PRINCIPES DE LA NYMPHOPLASTIE
L’intervention réalise l’ablation de la muqueuse en excès. Plusieurs techniques chirurgicales ont été décrites. La plus simple consiste en une résection à la demande selon un schéma pré-établi personnalisé, dont le tracé suit le bord libre de la lèvre. Cette technique a l’avantage d’être modulable en fonction de la forme des petites levres et de leur éventuelle asymétrie. Les berges muqueuses ainsi découpées sont alors suturées au fil résorbable. Une nymphoplastie peut être effectuée dès l’âge adulte et sans limite d’âge. L’intervention n’aura aucune conséquence négative ultérieure sur les rapports sexuels ni sur les accouchements.
AVANT L’INTERVENTION DE NYMPHOPLASTIE
Un bilan pré-opératoire est réalisé conformément aux prescriptions. Le médecin anesthésiste sera vu en consultation au plus tard 48 heures avant l’intervention.
L’arrêt du tabac est vivement recommandé, au moins un mois avant et un mois après l’intervention (le tabac peut être à l’origine d’un retard de cicatrisation).
L’arrêt d’une éventuelle contraception orale peut être requis, notamment en cas de facteurs de risques associés (obésité, mauvais état veineux ; troubles de la coagulation).
Aucun médicament contenant de l’aspirine ne devra être pris dans les 10 jours précédant l’intervention.
Il est fondamental de rester à jeun (ne rien manger ni boire) 6 heures avant l’intervention.
Le rasage n’est pas nécessaire.
TYPE D’ANESTHÉSIE ET MODALITÉS D’HOSPITALISATION
Type d’anesthésie : la nymphoplastie est le plus souvent réalisée sous anesthésie vigile c’est-à-dire une anesthésie locale approfondie par des tranquilisants administrés par voie intraveineuse.
Modalités d’hospitalisation : en général, l’intervention se pratique en ambulatoire c’est-à-dire avec une sortie le jour même après quelques heures de surveillance. La patiente peut alors regagner son domicile dès que sont état général le permet. Toutefois, pour des raisons sociales, familiales ou personnelles une courte hospitalisation peut être envisagée.
L’INTERVENTION DE NYMPHOPLASTIE
Il s’agit de la résection de l’excès muqueux des petites puis d’une suture des berges au fil résorbable. En fin d’intervention, un pansement léger est placé dans un slip de protection. L’intervention dure de 30 à 60 minutes.
APRÈS L’INTERVENTION : LES SUITES OPÉRATOIRES
Un minime saignement dure 2 à 3 jours. Un gonflement et des ecchymoses sont habituels. Les suites opératoires sont en général peu douloureuses, ne nécessitant que des antalgiques simples. Une protection sera glissée dans le slip. Il est conseillé d’adopter un habillement ample (jupe ou pantalon peu serré).La toilette intime est réalisée par bains de siège biquotidiens avec un antiseptique habituel. On préférera pour le séchage de la zone opérée un séchoir à cheveux très doux. Les fils de sutures se résorberont en principe en huit à douze jours, date à laquelle la cicatrisation est obtenue. On conseille d’attendre deux à trois semaines pour la reprise progressive d’une activité sexuelle. Un arrêt de travail n’est le plus souvent pas nécessaire. On conseille d’attendre un à deux mois pour reprendre une activité type équitation ou cyclisme.
LE RÉSULTAT DE LA NYMPHOPLASTIE
Il ne peut être jugé qu’un mois après l’intervention. La vulve a alors une forme harmonieuse. Les cicatrices s’estompent en 1 à 2 mois. Le but de cette chirurgie est d’apporter une amélioration et non pas d’atteindre la perfection. Si vos souhaits sont réalistes, le résultat obtenu devrait vous donner une grande satisfaction.
LES IMPERFECTIONS DE RESULTAT
Il s’agit essentiellement d’asymétries résiduelles ou de résection insuffisante. Dans ces cas, une correction chirurgicale secondaire peut être faite mais il convient d’attendre au moins 6 mois à 1 an.
LES COMPLICATIONS ENVISAGEABLES
La nymphoplastie de réduction, bien que réalisée pour des motivations en partie esthétique, n’en reste pas moins une véritable intervention chirurgicale, ce qui implique les risques liés à tout acte médical, aussi minimes soient-ils.
Les suites opératoires sont en général simples au décours d’une nymphoplastie. Toutefois, des complications peuvent survenir, certaines d’ordre général, inhérentes à tout acte chirurgical, d’autres loco-régionales.
Il faut distinguer les complications liées à l’anesthésie de celles liées au geste chirurgical.
En ce qui concerne l’anesthésie, lors de la consultation, le médecin-anesthésiste informera lui-même la patiente des risques anesthésiques.
En ce qui concerne le geste chirurgical : en choisissant un Chirurgien Plasticien qualifié et compétent, formé à ce type d’intervention, vous limitez au maximum ces risques, sans toutefois les supprimer complètement.
Heureusement, les vraies complications sont rares à la suite d’une nymphoplastie de réduction réalisée dans les règles. En pratique, l’immense majorité des interventions se passe sans aucun problème et les patientes sont pleinement satisfaites de leur résultat.
Pour autant et malgré leur faible fréquence, vous devez être informée des complications possibles :
• Les accidents thrombo-emboliques (phlébite, embolie pulmonaire), bien que globalement très rares après ce type d’intervention, sont parmi les plus redoutables. Des mesures préventives rigoureuses doivent en minimiser l’incidence.
• Un saignement est rare mais peut nécessiter une reprise rapide.
• Un hématome peut nécessiter un geste d’évacuation
• La survenue d’une infection est rare
• Un retard de cicatrisation voire même une désunion des berges des sutures peuvent parfois être observés, allongeant les suites opératoires.
• Une nécrose de la muqueuse observée dans certaines techniques opératoires peut être responsable d’un retard de cicatrisation.
• Une altération durable de la sensibilité est exceptionnelle.
Ainsi dans la très grande majorité des cas, cette intervention bien étudiée au préalable et correctement maîtrisée donne un résultat très appréciable en termes d’esthétique et de confort.
Au total, il ne faut pas surévaluer les risques, mais simplement prendre conscience qu’une intervention chirurgicale, même apparemment simple, comporte toujours une petite part d’aléas. Le recours à un Chirurgien Plasticien qualifié vous assure que celui-ci a la formation et la compétence requises pour savoir éviter ces complications, ou les traiter efficace- ment le cas échéant.
Page réalisée d’après les fiches d’information de la Société Française de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique